Essai Opel Astra (2023) – Apparences trompeuses

Double nationalité

Ce qui est génial dans le journalisme automobile, c’est que l’on peut cultiver d’énormes a priori avant même de partir en essai. Dans le train en direction de Paris, on commence donc à se questionner longuement sur l’Astra pour tuer le temps. « Bah, ce doit être une copie bête et méchante de la 308 », « mais, vu qu’elle est moins chère, elle devrait être moins bien finie à bord », « et puisque c’est une allemande, elle sera forcément raide comme le Mokka »… Et le récit narcotique se poursuit de plus belle dans le RER. Seulement, en récupérant les clés de l’auto à Poissy, je me rends compte que je me suis lourdement trompé et que l’indifférence totale n’avait pas lieu d’être. Fantastique.

C’est vrai qu’en visu, elle claque vraiment cette Astra ! Sous un soleil d’août, le jaune moutarde décuple son potentiel de séduction et met habilement en valeur les lignes de l’allemande, qui n’est pourtant pas du genre démonstrative. C’est ainsi un visage sérieux qui se dessine, avec néanmoins plusieurs détails permettant de jouer d’originalité. Le plus notable d’entre-eux est incontestablement le masque noir brillant en guise de calandre. Celui-ci contraste vivement avec ce jaune – trop – éclatant. On aime ou on n’aime pas, mais cela différencie assurément l’Astra de ses concurrentes. D’ailleurs, cette remarque est valable pour le reste du véhicule où tous les éléments chromés se sont vus substitués par du noir brillant. Même le toit propose une teinte contrastée sur cette finition Ultimate, c’est dire ! Finalement, alors qu’on pensait trouver une voiture fade et froide, cette Astra a bien sa propre personnalité et c’est franchement rassurant pour la suite.

Certainement sobre à bord

La planche de bord calme doucement le jeu. Rien d’étincelant n’est en effet à signaler par rapport à l’extérieur, ce qui ne veut pas dire que l’habitacle empeste l’ennui, non ! Car le Pure Panel mêlant deux écrans en enfilade est bien réalisé avec une interface lisible. Contrairement à la 308, la position de conduite est également facile à trouver grâce à un volant « normal » accompagné de sièges aux réglages multiples étonnamment confortables. L’autre cadeau bonus, c’est que l’Astra évite les travers d’ergonomie de la 308 en gardant des touches physiques pour la ventilation. C’est de bon goût, même si lesdites touches mériteraient davantage de soin dans leur réalisation. L’affichage tête haute, enfin, apporte un surplus de confort appréciable.

La qualité de finition de l’habitacle est aussi à souligner puisque l’Astra n’est aucunement une 308 au rabais. Ainsi, le bon côtoie le moins bon, comme dans la française me direz-vous. Oui, sauf que l’allemande est un peu moins chère ! Affiché à partir de 34 750 €, notre modèle d’essai Ultimate accolé au 1.2 Turbo de 130 ch en boîte automatique n’abuse pas sur la gourmandise. L’équipement est pourtant à l’avenant, avec notamment la conduite semi-autonome, les sièges électriques certifiés AGR, la sellerie en Alcantara, les feux matriciels à LED et même la caméra 360°. Sans être l’affaire du siècle, l’Astra se place dans la moyenne de la catégorie. Au registre des regrets, on notera un espace étriqué à l’arrière et un coffre sans relief, à 367 l.

Assurément raide

La Peugeot a ajusté avec brio son curseur entre confort et dynamisme. Pour se différencier davantage à la conduite, l’Opel met en avant ses origines allemandes et durcit à vue d’œil ses suspensions. Du coup, même si les excellents sièges amortissent du mieux qu’ils peuvent les irrégularités, cela reste vraiment ferme aussi bien en ville que sur route. Du coup, l’Astra est clairement l’une des plus raides de son segment. Mais elle rend en retour un comportement vigoureux en verrouillant remarquablement bien son roulis. On se surprend même à passer à toute vitesse dans certaines courbes sans la moindre frayeur. Bref, sur route sinueuse, c’est du bon. Et sur autoroute, c’est carrément mieux ! Si l’amortissement devient un poil plus prévenant, c’est surtout l’insonorisation qui mérite des applaudissements, avec des bruits aérodynamiques très calfeutrés. Excellent pour abattre les bornes.

L’autre bonne surprise provient du petit 1.2 l essence. Déjà essayé précédemment dans le Mokka, il nous est apparu mieux éduqué sous le capot de l’Astra en étant à la fois plus doux et plus silencieux. Pas de quoi cependant en faire un modèle d’agrément puisqu’il conserve certaines faiblesses comme un fonctionnement heurté à basse vitesse. La reprise des gaz engendre alors un à-coup que la boîte peine à endiguer. Ajoutons à cela une gestion parfois hasardeuse du Stop&Start qui s’amuse même à vous couper la chique à l’approche d’un cédez-le-passage. Dommage car pour le reste, cette Astra essence devient silencieuse à rythme stabilisé et somme toute peu goulue (5,9 l/100 km). 

Alternative viable à la 308

Contrairement à nos craintes, le tarif inférieur de l’Astra par rapport à la 308 ne la cantonne clairement pas à la seconde ligue. L’allemande avance une vraie personnalité et un habitacle moins tiré par les cheveux que la sochalienne. A quelques détails près, son équipement est également plus généreux. Elle est en revanche bien plus ferme que la 308, sans pour autant se montrer plus agile sur route. Les places arrière étriquées et le coffre réduit pourront aussi rebuter certaines familles. Mais dans le global, cette Opel est une très bonne surprise. Quand on vous dit qu’il ne faut pas se fier aux apparences…

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