Elena Rybakina renverse Jabeur et remporte Wimbledon !

À l'issue d'une finale à rebondissements en trois sets (3-6, 6-2, 6-2), la Kazakhe de 23 ans est couronnée sur le Central et remporte son premier Grand Chelem.

Balle de match, le revers de Jabeur est largement dehors et on aurait alors pu s’attendre à voir une Rybakina en extase, mais celle-ci a préféré la simplicité, probablement par respect pour les Russes et Biélorusses exclus du tournoi. Extérieurement, un poing serré ainsi qu’un ouf de soulagement puis un sourire ont suffit au bonheur de la jeune Kazakhe qui est resté, comme pendant tout le match, impassible. Contenir ses émotions de la sorte à l’issue et durant un match d’une telle importance, contre une telle adversaire, ça ne doit pourtant pas être chose aisée. Son adversaire, Ons Jabeur, a tout de même retrouvé son grand sourire durant la cérémonie de remise malgré qu’elle ne soit pas parvenue à réaliser son rêve de devenir la première Africaine à remporter un Grand Chelem.

Jabeur avait pourtant si bien commencé

Dans le premier set, la Tunisienne donne à Rybakina une leçon…d’à peu près tout ! Tactiquement et techniquement, Jabeur était clairement au-dessus. 75% de première balle, précision dans les échanges (5 petites fautes directes), coups de raquette en finesse pour démontrer toute son agilité, sans oublier ses slices de revers pour empêcher la Kazakhe de développer son jeu, Ons Jabeur est alors en état de grâce et boucle même le set en breakant Rybakina. De son côté, la Kazakhe de 23 ans ne laisse rien transparaître, mais au fond d’elle, la nervosité la gagne (comme elle l’a évoqué plus tard). En témoignent d’ailleurs ses 17 fautes directes.

Rybakina, la championne impassible

Rongée par le stress, Elena Rybakina est passée à coté de son premier set mais dès l’entame du deuxième, c’est pour elle un nouveau match qui commence. Sur un petit nuage avec sa première manche, Ons Jabeur va perdre en concentration et surtout perdre sa mise en jeu. Pour confirmer son break, la Kazakhe a d’abord du effacer une balle de debreak et avant ça, faire avec une erreur de jugement sur l’un de ses coups droits à 40-30, passée inaperçue. L’essentiel c’est qu’elle confirme et pour mener 3-1, la 23e mondiale a du batailler et faire preuve de solidité pour sauver trois nouvelles balles de debreak dans un jeu qui a duré plus de 8 minutes. Cette bataille se révèle comme le tournant du set puisque derrière, elle réalise le double-break et voit la Tunisienne commettre davantage de fautes directes. En chiffres, ça fait 9 fautes directes pour Jabeur et 7 pour Rybakina. Un chassé-croisé qui illustre donc assez bien une tendance opposée à celle du premier set. En plus, Elena redevient grande copine avec son principal fait d’armes, le coup droit, qui devient alors bien plus précis. Et face à une Tunisienne qui perd de son emprise, ses missiles font bien plus de dégâts et lui permettent d’empiler 13 coups gagnants (contre 7 dans le premier acte).

Mais s’il y a encore et toujours un domaine dans lequel la Kazakhe pèche énormément, c’est au filet. Et ça, Jabeur le savait. Plusieurs amortis ont été distillés de façon à déloger Rybakina de sa zone de confort et de la faire monter au filet. Et cette tactique s’est montrée payante à de nombreuses reprises pour la 2e mondiale puisque son adversaire a raté bon nombre de volées et demi-volées. Mais, puisqu’il y a toujours un mais, ce gameplan a parfois amené la Tunisienne à déjouer et donc rater plusieurs points, et lorsqu’elle déjoue, elle a souvent tendance à se mettre dans de beaux draps. D’ailleurs, dès l’entame de l’ultime manche, après un premier point où elle se montre costaude, Jabeur cède sur sa mise en jeu. Rybakina garde son break sur les jeux suivants et arrive ensuite le jeu où elle sert dans le but de porter le score à 4-2. Ons Jabeur, qui commençait à retrouver des couleurs et de nouveau à régaler le public, mène 0-40 sur le service adverse, s’est forgée un gros momentum sur quelques points seulement et semble bien partie pour débreaker. Mais seulement voilà, Elena a les nerfs solides, sort les grosses premières puis efface ces trois balles de débreak en enchainant cinq points d’affilé pour conserver son avance. Une fois encore, tournant du set. Pour cause, Jabeur perd derrière son service et met à l’évidence sa très faible qualité de première balle sur ce dernier set (32% de première balle). La Kazakhe conclue l’affaire, comme au set précédent avec un 6-2 et devient pour la première fois de sa carrière, victorieuse en Grand Chelem.

Gagnante moscovite de naissance, sacré pied de nez pour l’organisation

Elena est née et a grandi en Russie avant d’être naturalisée Kazakhe en 2018. Situation assez cocasse quand on sait que les organisateurs du tournoi ont pris la décision d’écarter les joueuses et joueurs Russes et Biélorusses du tournoi en réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ce qui explique en partie la sobre célébration de Rybakina après avoir gagné le match. À noter aussi que sans la décision de supprimer exceptionnellement les points du tournoi, la Kazakhe serait grimpée au 6e rang mondial avec sa victoire finale dans le Majeur londonien. Mais quoiqu’il en soit, il y a une chose qui ne peut pas être enlevée à Elena Rybakina : elle est la première Kazakhe de l’histoire à remporter un Grand Chelem.

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