Essai Skoda Enyaq iV (2022) – Du flair pour la famille

De l’espace, de l’autonomie et du confort suffisent-ils à faire de l’Enyaq iV une familiale accomplie ?

Model Y par ci, Model Y par là… Depuis sa récente baisse de tarif, le SUV de chez Tesla bat des records de vente en Europe en rivalisant sans peine avec la Dacia Sandero. Il est vrai que l’américain avance de très solides arguments avec de fortes performances, une autonomie confortable et un équipement complet pour un prix extrêmement compétitif. Ceux qui ne sont malgré tout pas séduits par le Model Y pour une raison X ou…Y pourront se tourner vers la concurrence, fort heureusement bien fournie. Penchons-nous donc sur le cas du Skoda Enyaq iV qui vient défier le californien sur le Vieux Continent.

Sobre à l’ennui ?

Pour dessiner son premier SUV électrique, Skoda n’est pas allé chercher aussi loin que Volkswagen. A vrai dire, la marque n’est allée nulle part puisque son style est entièrement inspiré des Skoda thermiques en alliant classe et sobriété toutes mesurées. Prévisible de design, l’Enyaq iV l’est certainement. Flanqué de nervures, le tchèque déroule alors un visage agressif, à fortiori dans cette finition Sportline aux accents sportifs, évidemment. Pas question toutefois de flirter avec l’ennui ! Les très belles jantes de 21 pouces rehaussent le standing de notre modèle d’essai, tout comme l’extravagante calandre rétroéclairée faisant grand effet de nuit. Finalement, l’Enyaq iV apparaît à notre sens plus raffiné que son frère de sang le Volkswagen ID.4, alors même que ce dernier est censé se positionner au-dessus du tchèque.

Le constat est valable également à bord où le Skoda présente une planche de bord moderne façonnée avec des matériaux bien choisis. Dans son aspect particulièrement épuré, rien d’indélicat ne saute aux yeux et la sensation d’espace est manifeste. Mais dans sa quête de la simplification, l’Enyaq iV est par endroits allé un peu trop loin. Les commandes de ventilation se retrouvent une nouvelle fois uniquement sur l’écran tactile. Nul besoin heureusement d’appeler un sous-menu pour régler sa température, l’ensemble reste affiché en permanence en partie basse. Pour contrôler la vitesse de la soufflerie, il faut en revanche basculer sur une autre page, ce qui est peu commode. Les raccourcis physiques placés sous les aérateurs limitent la casse.

Comme toute Skoda qui se respecte, l’Enyaq iV sait très bien recevoir. Déjà généreux à l’avant, l’espace proposé l’est encore plus à l’arrière où les passagers se sentiront comme dans une limousine. Les assises sont en prime confortables et soutiennent parfaitement les cuisses des plus grands. Enfin, les bagages sont aussi traités comme des rois puisque le coffre atteint les 585 l, plaçant le tchèque parmi les meilleures voitures électriques. Dommage seulement qu’il n’y ait aucun coffre sous le capot avant, le SUV aurait clairement été proche de la perfection !  

Un bon marathonien

La version 60 de l’Enyaq iV que nous avions essayée il y a quelques mois ne nous a clairement pas convaincus sur autoroute. Son autonomie était bien trop faiblarde et sa puissance de charge tout aussi limitée. Avec sa batterie de 77 kWh et sa charge rapide poussée à 135 kW, le modèle 80 change la donne. Les 300 km d’autonomie sont tout à fait envisageables sur voie rapide et les arrêts seront plus rares et surtout plus courts ! Au cours de notre essai, la consommation s’est stabilisée en moyenne à 19,1 kWh/100 km, autorisant 401 km d’autonomie sur une charge complète. L’Enyaq iV est clairement frugal, bien plus que nombre de concurrents.

Il ne faut cependant pas se laisser berner par son habit Sportline suggérant habilement la sportivité. Le tchèque n’a absolument rien de sportif et avoue rapidement ses limites en conduite enlevée. Ses suspensions peinent à contenir les mouvements de caisse tandis que le ressenti de la pédale de frein demeure particulièrement désagréable. L’Enyaq iV compense ces faiblesses par un confort de bon aloi : l’amortissement est de qualité et l’insonorisation se montre tout simplement excellente sur autoroute. On n’en dira pas de même des relances qui nous ont laissé sur notre faim une fois passés les 110 km/h. Rien à dire par contre à basse vitesse où les 204 ch répondent – très – présent.

Le bon élève

Le Skoda Enyaq iV est incontestablement un SUV électrique réussi. Dans sa version 80, il accumule toutes les qualités que l’on attend d’un véhicule digne de ce nom. Seulement, son prix plutôt élevé pourra aussi rebuter une grande partie des familles. Affiché à partir de 60 710 €, l’Enyaq iV 80 n’est clairement pas donné. Le Volkswagen ID.4 Pro Performance s’échange dès 53 650 € mais est nettement moins bien doté. Avec son physique original, le Hyundai Ioniq 5 Creative à 54 100 € constitue déjà une menace bien plus sérieuse. Et ne parlons pas du Tesla Model Y Grande Autonomie qui dispense pour 52 990 € un équipement plus riche et des performances bien plus élevées. L’Enyaq iV aura assurément fort à faire pour rester en surface ! Il rajoutera d’ailleurs prochainement à sa gamme une version Laurin&Klement à la présentation encore plus léchée doublée d’une autonomie relevée. 

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