Kyrgios-Tsitsipas : l’Australien sort vainqueur d’un duel spectaculaire qui tourne au drama

L'Australien Nick Kyrgios, classé 40e mondial, affrontait hier le Grec Stefanos Tsitsipas pour une place en 1/8e finale contre Brandon Nakashima. Coups de sang, coups de génie et provocations ont failli faire dégénérer un match d'anthologie.

Kyrgios fait le show, et gagne

Nick Kyrgios monte en puissance dans ce Wimbledon. Après un premier tour complexe pour lui, il élève depuis son niveau de jeu pour montrer tout l’étendu de son talent. Afin de poursuivre sa très bonne saison sur gazon, il devait faire face hier à un joueur de gros calibre, en la personne du 5e mondial, Stefanos Tsitsipas. Bien qu’il ne se soit pas joué sur le Central, au profit du match opposant Nadal à Sonego (que Nadal a gagné en trois petites manches), ce duel Australo-grec était l’attraction principale et a tenue toutes ses promesses. Nick Kyrgios, affichant un niveau à la hauteur de son talent, a dominé un Tsitsipas pourtant excellent, en quatre sets (6-7, 6-4, 6-3, 7-6) dans un combat spectaculaire avec 118 coups gagnants au menu : mines en coup droit, modèles de revers, volées d’exception et quelques autres coups de génie pour assaisonner la partie. 

Première manche : Kyrgios impose une cadence infernale sur son service en ne laissant aucun répit à son adversaire entre les points, mais Tsitsipas en a dans la raquette et entraine lui aussi le combat sur un rythme effréné. L’Australien s’agaçe et laisse filé le tiebreak entre les mains du Grec qui gère alors parfaitement son match. 

Au deuxième set, Nick Kyrgios ne se laisse pas abattre et maintient cette folle cadence. Cette fois-ci, il trouve la faille et prend le service du Grec au meilleur des moments possibles, à 5-4 sur un coup droit de défense exceptionnel. Après ça, Tsitsipas commence à perdre son sang froid.

Dans la manche suivante, l’Australien fait basculer le match de son côté, notamment grâce à sa qualité de service (77% de première balle), sur lequel il ne laissera que 6 petits points au Grec. Kyrgios prend la mise en jeu de Tsitsipas en début de set et le garde jusqu’à conclure la manche 6 jeux à 3.

Quatrième et dernier set : summum du divertissement.  Les deux joueurs se rendent coup pour coup et déclenchent une pluie de 41 coups gagnants. Malgré les 6 balles de break de Kyrgios et les 4 de Tsitsipas, dont 1 balle de set, toutes sont sauvées par l’un et l’autre. La suite, c’est un tie-break de haut niveau que l’Australien remporte 9 points à 7. Deuxième balle de match : Kyrgios lâche une amortie dans le plus grand des calmes, que le Grec ne peut redresser. Il rejoint l’américain Nakashima en 1/8e de finale.

Duel électrique

Une balle de match qui s’achève donc sur un point caricatural du jeu de l’Australien, et dans une atmosphère particulière. Brève poignée de main entre les deux hommes à l’issue d’un match épicé.  Un climat sauvage que les deux hommes n’ont pu s’empêcher d’envenimer. 

Et si Kyrgios a démarré pied au plancher avec des coups signatures, dont un service cuillère entre les jambes, ce sont surtout ses altercations avec l’arbitre et les juges de ligne (suite à une erreur de jugement) qui vont lancer le début des hostilités. Kyrgios perd donc le fil du match pendant le tie-break du premier set et ne peut dès lors, plus se retenir de maugréer entre certains points. 

La partie s’enflamme définitivement au terme de la deuxième manche, durant laquelle Kyrgios continue de râler sans pour autant perdre son niveau de jeu, ce qui lui a donc permis de placer ce slice de défense hors de portée du Grec pour le gain du set. mêlée au comportement de l’Australien, cette issue ne plait pas à Tsitsipas, qui craque et envoie une balle d’énervement dans le public. Kyrgios ne rate donc pas l’occasion d’ajouter de l’huile sur le feu et demande la disqualification du Grec. Il n’en sera rien et Tsitsipas, ayant perdu le soutien d’une grande partie de la foule, ne décolère pas et se met à tirer ses passing en plein sur Nick Kyrgios dès lors que les deux se trouvent au filet. L’Australien n’a probablement pas apprécié : deux de ses coups prennent la bande du filet, retombent par chance dans la moitié de terrain du Grec qui ne peut strictement rien faire et Kyrgios se met à provoquer en posant des célébrations pour enflammer le public, alors qu’en temps normal, les joueurs s’excusent sur de tels coups de chance. Un autre coup de sang de Tsitsipas suite à un service cuillère de Kyrgios scellera la troisième manche. Avec un public qui acclame de nouveau chacun des points des deux adversaires, l’ambiance électrique règnera sur le court jusqu’au terme de l’affrontement. 

Quand deux joueurs au tempérament volcanique s’affrontent, les chances qu’il y ait des étincelles sont parfois très élevées, et c’était le cas hier.

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