Essai Škoda Enyaq Coupé iV (2023) – Le tchèque enfile les baskets

Le bonheur intérieur

Dernier arrivant dans le coffre à jouets Škoda, l’Enyaq Coupé iV prend à son tour le train très tendance des SUV coupés. Placée au-dessus de l’Enyaq iV, la version coupé se refuse la batterie d’entrée de gamme et exige une rallonge budgétaire de 3 500 €. Elle joue en contrepartie la carte de la séduction avec un style plus avenant et un équipement de série enrichi. Voyons si le courant passe avec la version 60, équipée d’une batterie de 58 kWh et d’un électromoteur de 180 ch.

Discret dehors 

Le Škoda Enyaq Coupé iV est un animal complexe : il déroule en douceur un design peu étonnant mais plutôt intéressant. Avec sa ligne de toit fuyante à souhait, ses nervures marquées et sa face avant imposante, il sent déjà flotter dans ses poils la douce brise d’une sportivité un temps disparue. Pourtant, notre modèle 60 est plutôt du genre gentille promenade que course effrénée. Primo, parce que son minois est strictement identique à celui du modèle standard. Secondo, parce que ses pneus de 19 pouces à flancs hauts optimisent le confort et confinent forcément à une conduite apaisée. Tertio, parce que son cœur et ses petites jambes ne lui permettent effectivement pas de taper un quelconque record de vitesse. Mais cette sobriété a du bon puisque d’un autre côté, l’Enyaq Coupé iV évite aussi surenchère et vulgarité. Deux termes tous deux malvenus chez Škoda. Face à une concurrence au physique plus exacerbé, notre SUV joue donc assurément les timides. Cette retenue stylistique se retrouve-t-elle dans l’habitacle ? 

Splendide à bord

Dans l’Enyaq Coupé iV, cela ne respire effectivement pas l’opulence, ni l’extravagance, ni même le luxe. Cossu serait le mot le plus approprié : pas de folies, seulement des détails bien calculés. Le meilleur exemple revient à la planche de bord présentant un revêtement en tissu généreusement rembourré accompagné d’inserts en aluminium mat égayant l’ensemble. A côté de cela, les sièges s’habillent d’un mix mêlant habilement cuir et velours clairs. Bien calé dans lesdites assises, vous n’aurez par la suite aucun mal à contempler le paysage puisque le tchèque profite de grandes vitres et ajoute en prime un immense toit panoramique. L’habitacle devient alors un fabuleux puits de lumière créant une sensation de bien-être réelle. Impossible aussi de prendre l’Enyaq en défaut concernant les rangements qui apparaissent nombreux et généreux. Les bacs de portières sont copieusement capitonnés et particulièrement profonds. La palme revient néanmoins à la zone située sous la console centrale. L’espace disponible est tel que l’on peut y caser un sac à dos, un pack d’eau minérale ou même une personne, dans la limite du raisonnable, s’il vous plaît. Plus futile mais toujours charmant, l’éclairage d’ambiance dispense une large palette de couleurs permettant une personnalisation aux petits oignons. Honnêtement, on aurait presque envie de passer une nuit à bord du véhicule tellement l’atmosphère distillée est chouette. Ou tenter un cache-cache pendant la charge, ça se fait aussi. Le loft suédois, c’est peut-être lui finalement…

Contrairement à la gamme ID. de Volkswagen, l’Enyaq Coupé iV fait l’impasse sur le tout-tactile. C’est heureux puisque l’ergonomie y gagne énormément. Ainsi, toutes les touches du volant sont représentées par de valeureux boutons physiques, tout comme la platine de commande des vitres électriques, qui fleure bon le monde d’avant. Du coup, l’instrumentation placée sur un écran de 5 pouces se place comme une invitation à la détox numérique. Faites juste abstraction de l’énorme tablette de 13 pouces – c’est difficile, je sais – pour que l’expérience soit concluante. Cet afficheur justement procure des graphismes et une fluidité corrects mais une ergonomie vraiment pas naturelle. Les menus sont fouillis. Graphiquement parlant, le GPS rend accidentellement hommage à la Nintendo 64 mais son planificateur a le mérite d’être assez précis. Dommage en revanche qu’il ne recense pas les bornes rapides les plus récentes du type TotalEnergies ou Engie. Pour optimiser vos trajets, utilisez votre tête et faites donc vos propres calculs ! Pour ce qui est de l’équipement général, notre modèle d’essai propose plus que l’essentiel avec le siège conducteur électrique à mémoire, le hayon motorisé, la climatisation trizone, la conduite semi-autonome prédictive ou encore les feux Matrix LED. On peut même pousser le vice encore plus loin avec une étonnante calandre rétroéclairée de nuit qui fait son petit effet.

L’éloge de la zenitude

Avec presque 2,2 tonnes à vide, l’Enyaq Coupé iV 60 est assurément un joli bébé. Rajoutez les marmots sur la banquette arrière et leurs bagages dans le coffre et vous tutoierez sans peine les 2,5 tonnes. Les 180 ch gardent pourtant la tête haute, surtout en milieu urbain. La magie, c’est le couple ! Et avec 310 Nm disponibles instantanément, l’Enyaq dispense des démarrages rigoureux en ville où il s’y sent parfaitement à l’aise. Outre l’excellente visibilité, le rayon de braquage ultra court décuple l’agilité de ce SUV de 4,65 m. Seuls une direction un peu lourde et un amortissement perfectible viennent gâcher la fête. Sur ces critiques, l’Enyaq abat la carte « Reverse » du Uno un fois évadé de la cité. Les suspensions deviennent conciliantes et la direction gagne en consistance. Sur autoroute, le tchèque fait briller son insonorisation de qualité mais ses reprises deviennent en revanche plus mollassonnes passés les 100 km/h. A cette allure, la petite batterie assure une autonomie de 220 km. Autant dire que c’est ric-rac. Il faudra donc songer à faire la pause…longtemps. Si la puissance de charge est donnée à 120 kW sur borne rapide, on aura en réalité rarement dépassé les 70 kW, alors même que notre batterie était à 20 %. Il faudra donc préférer la version 80 équipée d’un accumulateur de 77 kWh si l’on multiplie les longs trajets. On profitera en sus de 204 ch et d’une puissance de charge portée à 135 kW. Et pour les papas pressés, Škoda propose une version vRS de l’Enyaq. Au programme, deux moteurs électriques, 300 ch, un kit carrosserie et un habitacle spécifiques ainsi qu’une teinte Vert Mamba qui claque la rétine.

Il mise sur la famille pour convaincre

A 48 010 €, le Škoda Enyaq Coupé iV 60 débute plutôt bas. Notre modèle d’essai bien optionné joue cependant les gourmands en atteignant les 57 295 €. Face à la star de la catégorie qui n’est autre que le Tesla Model Y Propulsion (46 990 €, 204 ch), toute la concurrence est douchée. Le californien est nettement plus performant, offre un équipement de série plus conséquent, une puissance de charge élevée et une meilleure autonomie à un tarif figurant parmi les plus attractifs du segment lui permettant de prétendre au bonus écologique. Côté nippon, le Nissan Ariya Advance (50 800 €, 218 ch) mettra en avant un design original et un habitacle proche des modèles premiums. En restant sur le continent asiatique, on trouve le Kia EV6 Air Active (49 140 €, 170 ch) qui profite aussi d’un dessin singulier mais d’une charge rapide restant plafonnée à 150 kW avec la petite batterie alors qu’elle grimpe à 239 kW avec le grand accumulateur. Le Volvo XC40 Recharge Start (46 800 €, 231 ch) profite de tarifs alléchants et d’une forte autonomie. Cependant, ses dimensions inférieures le rendent moins habitable que les modèles précités. Enfin, le cousin de sang Volkswagen ID.5 n’entre pas en comparaison puisqu’il s’équipe d’office de la batterie de 77 kWh.

Merci à toi, Enyaq. Nous n’oublierons pas ton habitacle !

On aime

  • Habitacle agréable à vivre
  • Confort de bon niveau
  • Equipement plutôt riche

On regrette

  • Autonomie faiblarde sur autoroute
  • Charge rapide…pas si rapide
  • Ergonomie de la tablette tactile

Verdict : 15,6/20 – Bien

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