Essai Skoda Enyaq 85 (2024) – Des améliorations notables à prix d’or

Pour ne pas lâcher les leaders d’un pouce, le Skoda Enyaq reçoit une vague d’évolutions bienvenues comprenant notamment un infodivertissement optimisé ainsi qu’un ensemble moteur/batterie entièrement revu. Prise en mains de la nouvelle finition Laurin&Klement. 

Cuir perforé de bonne facture, surpiqûres profondes, plastiques moussés à foison, sièges massants et ventilés, espace arrière généreux et pare-soleils… On pourrait se prélasser des heures dans cette belle allemande, n’est-ce pas ? Pourtant, il suffit de jeter un œil au volant pour briser le voyage onirique et revenir aussi sec à la réalité. Si vous êtes un fin connaisseur automobile, la petite flèche ailée ornant l’airbag ne laisse pas la place au doute : il s’agit d’une Skoda. En êtes-vous sûr ? Avec un tel niveau de raffinement, permettez-moi de douter qu’il y ait erreur sur la marchandise… On tripote alors une seconde fois les matériaux et on trifouille une dernière fois la liste des équipements en PDF pour s’assurer une ultime confirmation. Oui, c’est bien la version haut de gamme Laurin&Klement, arrivée il y a peu au catalogue de l’Enyaq. Et ça en jette vraiment puisqu’en termes de qualité perçue, le tchèque prend sans complexe le large par rapport aux cousins Volkswagen ID.4 et Audi Q4. 

Même rengaine d’ailleurs pour le dessin de la planche de bord que je trouve très réussi, à un point que ça en deviendrait insultant pour les allemands. Mais assez de contemplations, il est l’heure de lever l’ancre pour Grenoble, à près de 600 km de là. L’Enyaq s’englue dans le trafic parisien. Jusque-là, tout va bien : sa suspension pilotée réglable sur seize crans se joue des pavés, le rayon de braquage régale et les 286 ch permettent de couper la chique aux taxis pressés. Oui, entre un Enyaq 85 et une Toyota Camry, il n’y a pas match au feu vert, excusez du peu… Même le gabarit, de prime abord intimidant, devient facilement appréhendable pour se faufiler dare-dare entre deux VTC. On aurait alors pensé que la caméra 360° optionnelle aiderait davantage à se glisser dans un mouchoir de poche… Hélas, sa piètre résolution oblige à se rabattre sur les bons vieux rétroviseurs qui ne souffrent, eux, d’aucun problème de netteté. Et au pire, si vous êtes vraiment sur le point de heurter quelque chose, l’Enyaq rattrape le coup en pilant net, ce qui, dans certaines situations, s’avère extrêmement irritant. Vous sortez de votre place habituelle, cela se joue à quelques centimètres, mais vous en avez l’habitude. Eh bien l’engin brise votre élan, de peur que vous écailliez sa belle carrosserie. La chose peut éventuellement vous épargner quelques frais mais, bien souvent, cela dérange au quotidien. 

Des performances au rendez-vous, une autonomie généreuse

Ha ! Voici Fleury-en-Bière avec son péage, il est l’heure d’enclencher le mode Sport qui n’usurpe pas son patronyme : les suspensions se raffermissent, la direction se durcit et la mécanique libère tout son potentiel. Bip, la barrière se lève, pédale de droite au fond et on efface efficacement la barrière dans le rétroviseur. Avec un 0 à 100 km/h annoncé en 6,7 s, le modèle 85 en propulsion fait quasiment aussi bien que la version quatre roues motrices 85X qui améliore ce temps d’un seul dixième. Cette dernière aura l’avantage d’une meilleure motricité par faible adhérence mais ce n’est clairement pas le sujet du jour. Il fait 24°C et la météo est clémente avec un joli soleil et peu de vent. Bref, les conditions sont parfaites pour une autonomie optimale. Cela tombe à pic, je suis aux commandes de l’Enyaq ayant le plus grand rayon d’action de la gamme, avec 573 km annoncés en WLTP. Et cela se vérifie à haute vitesse puisqu’à 133 km/h compteur avec un filet de climatisation, la consommation s’établit à 19 kWh/100 km. Un rapide calcul montre que l’on peut titiller les 400 km d’autonomie en utilisant tous les 77 kWh de la batterie. Cela va en s’arrangeant avec les vitres feuilletées absorbant efficacement les bruits aérodynamiques et la conduite semi-autonome, plutôt performante. On peut même lui solliciter des changements de voie. Comme beaucoup d’autres choses, c’est gadget mais ça fonctionne bien. 

Vient alors l’heure de la pause recharge et là aussi, la surprise est de taille par rapport à l’ancien Enyaq ! Le préchauffage de la batterie permet d’atteindre des puissances de charge plus élevées par temps froid. Je n’ai pas eu l’utilité d’une telle fonction en raison de la température clémente. Mais en tout cas, par temps estival, le résultat est probant : avec un niveau de batterie assez bas, la charge atteint sans peine les 135 kW et parvient à les maintenir suffisamment longtemps pour que le temps d’attente devienne très acceptable. Acceptable, c’est aussi le terme qui qualifierait le mieux la plastique de cet Enyaq Coupé. Comme toute Skoda, il se la joue discrète, notamment dans cette teinte Gris Graphite. La finition Laurin&Klement ajoute des détails exclusifs comme des inserts gris satiné accompagnés de jantes de 20 pouces au dessin inédit. Sur le trois-quarts arrière, certains détails manquent de finesse mais c’est le propre de tous les SUV coupés. Je reprends la route avec une batterie bien chargée et la tête tout aussi pleine pour songer à une dernière chose. Si la version de base de l’Enyaq est très compétitive, le constat est tout autre pour cette finition Laurin&Klement, qui débute à 65 780 €. Toutes options comprises, mon modèle d’essai grimpe à 67 450 €, ce qui le propulse dans les sphères du premium. La version 85 est un choix malin. L’associer à la finition de base déjà très bien pourvue et située très exactement 10 000 € plus bas est un choix encore plus judicieux. Bref, l’Enyaq demeure un bon produit, sûr, agréable et qui rend bien des services… à condition de ne pas viser trop haut pour contenir ses prix. 

Atouts

  • Autonomie solide
  • Charge rapide efficace
  • Confort général

Faiblesses

  • Prix trop élevé
  • Assistances envahissantes

Verdict : 14/20

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